Je pose ces mots, à propos d’Une Rencontre. Ils me viennent après avoir vu, cette semaine, l’interprétation magistrale de Thierry Lhermitte au Théâtre du Petit Saint-Martin, donnant vie aux mots de Charles Pépin. Ce livre, dont la pièce est la résonance, est pour moi une synthèse lumineuse des éclairages et des clefs de compréhension que j’ai reçus au fil des années sur ce que la rencontre peut réellement apporter à l’être.
Et cette résonance m’a ramené à une rencontre fondatrice de ma propre histoire.

J’ai partagé sur mon blog quelques mots à propos de cette rencontre singulière dans ma vie : celle du 11 juin 2021, avec Miss Ô.
Aujourd’hui, je souhaite vous confier autre chose — que la magie existe réellement, qu’elle traverse les liens qui dépassent largement le cadre d’une vie d’homme. Cette rencontre avec ELLE porte une dimension mystique que je réserve pour un recueil à venir, celui qui verra le jour prochainement et dans lequel je déposerai ce qui dépasse encore mes mots.

C’est dans la magie d’un stage de Tantra que j’ai fait la connaissance de Miss Ô. Une rencontre qui deviendra la fondation d’une relation de couple de quelques années (j’en ai parlé la semaine dernière, à propos de notre séparation). Elle était la nouvelle venue dans un groupe déjà constitué depuis trois stages ; l’animatrice l’avait invitée parce qu’il manquait des femmes pour ce quatrième module. C’est une réalité courante : les ateliers de développement personnel manquent souvent d’hommes, tandis que les ateliers de massage attirent davantage la gente masculine. L’homme, souvent, manque de toucher. Les origines de ce manque sont multiples, mais le désir — parfois inconscient — de retrouver le toucher de la Mère aimante y joue probablement un rôle.
Quoi qu’il en soit, Miss Ô était là, présente, au bon moment, dans ce quatrième module.

Était-ce son énergie ? Son physique ? La nouveauté qu’elle représentait ? Je ne saurais le dire. Je me souviens simplement de la joie qui m’a traversé lorsque je l’ai vue entrer dans la pièce, durant cet exercice de Rencontre. J’ai voulu aller vers elle… mais quelque chose m’en a empêché, comme si un souffle intérieur me retenait.

Pour ce module, j’étais arrivé le cœur léger, sans attente particulière, motivé seulement par la joie de continuer mon apprentissage — ou plutôt ma révision — de ce toucher méditatif que j’avais longuement pratiqué en cours particuliers avec Joe Jam. Le module précédent m’avait confronté à ma blessure du rejet (un module que nous avions partagé, Elle et moi). Mais cette fois, j’arrivais ouvert, rayonnant, porté par la lumière que je sens vibrer en moi. J’en avais eu le pressentiment durant le trajet, partagé avec un autre homme : moi dans la joie et la clarté, lui plus sombre, plus interrogatif. Pour cette phase de rencontre, j’étais pleinement vivant.

Nos regards se sont croisés. Une évidence : l’envie d’aller l’un vers l’autre. Pourtant je suis resté immobile. C’est elle, alors, qui a traversé la foule d’un pas sûr avant de s’arrêter brusquement à deux mètres de moi, secouée d’un spasme, comme heurtant un mur invisible.
J’ai ressenti, dans l’instant, qu’elle pénétrait une zone énergétique dense, et que son propre rayonnement mettait du temps à me laisser entrer dans sa sphère.

Je la découvrais alors véritablement : taille moyenne, corps harmonieux dans sa féminité, de longs cheveux bruns relevés en chignon laissant s’échapper quelques mèches le long de sa nuque, des épaules qui semblaient avoir porté un fardeau aujourd’hui déposé. Je me suis demandé : qu’avait-elle traversé ?
La courbe de sa poitrine que je devinais généreuse, la largeur douce de ses hanches sous sa jupe ample… À mes yeux d’homme, son corps était désirable et profondément vivant.

Après cette suspension, ce choc de nos énergies, elle a fait un pas de plus. Puis elle s’est laissée glisser dans nos sphères. C’est là qu’un miracle s’est produit : la connexion des cœurs.
La Vie m’avait déjà offert des connexions profondes avec des hommes comme des femmes. Mais jamais encore je n’avais vécu une connexion de deux cœurs avec une telle intensité, une telle évidence.

Quand elle s’est blottie dans mes bras ouverts, j’ai eu la sensation qu’elle retrouvait sa place, celle qui l’attendait déjà. Ma carrure s’est ouverte pour l’accueillir — et elle, naturellement, est venue s’y lover. Les énergies se sont ajoutées à la connexion du cœur. Un sentiment de bien-être neuf, presque sacré, a pris naissance entre nous.
Elle s’est légèrement reculée, nos regards se sont retrouvés, surpris, joyeux, porteurs d’un possible. Elle m’a dit avoir vu un Dragon, me rassurant aussitôt : elle percevait des choses, c’était normal pour elle.
Rien d’effrayant, juste une surprise. Et quelle symbolique que ce Dragon1

Si seulement j’avais su, ne serait-ce qu’un instant, tout ce que cette rencontre allait déclencher.

La suite dans un autre texte, car la Rencontre a continué… tout au long de ce week-end de stage.

Eric CHAUVIN, Colombes, France, le 05/12/2025

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I am setting down these words about A Encounter. They come to me after seeing, this week, Thierry Lhermitte’s remarkable interpretation at the Théâtre du Petit Saint-Martin, bringing to life the words of Charles Pépin. His book—of which the play is an echo—has long been, for me, a luminous synthesis of the insights and keys to understanding what an encounter can truly offer to one’s being.
And this resonance brought me back to a foundational encounter in my own story.

A few days ago, I shared on my blog some reflections about a singular meeting in my life: the one on June 11th, 2021, with Miss Ô. Today, I want to share something more—something deeper. That magic does exist, that it runs through bonds which far exceed the span of a human lifetime. My encounter with Her carries a mystical dimension that I am preserving for a forthcoming collection, one that will soon see the light and in which I will place what words still struggle to hold.

It was in the atmosphere of a Tantra workshop that I met Miss Ô. An encounter that became the foundation of a relationship lasting several years (I wrote about our separation last week). She was the newcomer in a group already formed over three previous modules; the facilitator had invited her because there were not enough women for this fourth stage. This is a common reality: personal development workshops often lack men, while massage workshops tend to attract more of them.
Men, quite often, are deprived of touch. The origins of this deprivation are many, but the unconscious longing for the touch of the loving Mother may not be unrelated.
Whatever the reason, Miss Ô was there, present, at the right moment, for this fourth module.

Was it her energy? Her physical presence? The simple novelty she represented? I cannot say. I only remember the joy that rushed through me when I saw her enter the room during that Encounter exercise. I wanted to walk toward her… and yet something inside me held me back.

For this module, I had arrived with a light heart, without expectations, driven only by the desire to continue my learning—or rather, my revisiting—of the meditative touch I had practiced for years in private lessons with Joe Jam. The previous module had confronted me with my wound of rejection (one we had shared, She and I). But this time, I arrived open, radiant, carried by the inner light I feel within me. I had sensed it during the drive I shared with another man: I was luminous, joyful, while he seemed more clouded, more questioning.
For this moment of encounter, I felt fully alive.

Our eyes met. The desire to move toward one another was instantaneous. Yet I remained still. It was she who crossed the room with steady steps, only to stop abruptly two meters from me, shaken by a spasm, as though she had struck an invisible wall.
In that instant I felt she had entered a dense energetic field, and that her own radiance was taking time to allow me inside her sphere.

That is when I truly saw her: of medium height, a harmonious feminine shape, long brown hair tied up in a bun with a few loose strands falling along her neck, her shoulders carrying the memory of a burden she seemed finally to have laid down. I wondered: What had she lived?
The curve of her chest, which I guessed generous, the softness of her hips under her wide skirt… To my eyes as a man, her body was both desirable and deeply alive.

After that suspension—after that shock of two energies meeting—she took one more step. Then she let herself slip into our shared energetic space. And that is when a miracle happened for me: the connection of the hearts.
Life had already offered me deep connections with men and women alike. But never before had I experienced the union of two hearts with such intensity, such immediacy.

When she nestled into my open arms, I felt as though she were returning to a place that had been waiting for her. My frame opened naturally to receive her—and she, without hesitation, settled into it. Energy added itself to the heart-connection. A new, almost sacred sense of well-being emerged between us.
She leaned back slightly, our eyes met again—surprised, joyful, and full of the possibility of what might come. She told me she had seen a Dragon, and reassured me: she could perceive things, sense things.
Nothing frightening—only unexpected. And what a symbol, that Dragon2.

If only I had known, even faintly, what this encounter was about to set in motion.

More next week, for the Encounter continued throughout the entire weekend of that workshop.

Eric CHAUVIN, Colombes, France, le 05/12/2025