Mon corps, que j’ai détesté. Je me voyais trop gros, trop gras.
Ce corps qui a encaissé, en douceur ces crises de boulimie, qui s’est arrondi de ce gras confortable, alors que j’avalais, j’avalais à chaque moment où je manquais d’affection ou d’amour.
Mon corps qui a accepté de vivre les stress liés à ces régimes que je m’imposais pour « plaire » à ces femmes que je me disais « aimer » alors que tout simplement je les désirais.
Mon corps à qui j’ai fait subir des efforts violents sur des machines dans des salles obscures pleines de sueur. Alors que le sport peut être doux et en harmonie avec mon corps, comme je le fais chaque matin avec les 5 tibétains, ou durant les séances de yoga que je réalise en pédalant, en marchant …
Le paradigme a changé.
Il a changé car j’ai accepté de le regarder, de me regarder, de l’écouter dans ses douleurs, ses gargouillis. J’ai cerné en quoi mes douleurs aux talons étaient liées à mes problèmes de positionnement dans ma vie pro, j’ai changé de job et les douleurs ont disparus. J’ai compris que mon genou avait du mal quand je le pliais face à ma résistance à accepter la relation non réciproque, ma résistance à accepter ce qui est ! Il reste sensible, car oui, j’ai encore quelques résistances.
Alors oui, j’ai changé !
Je ne suis plus dans la pharmacopée à tout prix. Je peux accepter son soutien, mais avant je vais écouter ce dont mon corps peut avoir besoin. Je vais utiliser des aliments sains, de saison et des compléments alimentaires. Oui, en période hivernale, plus de vitamine C et vitamine D. A mon âge, et depuis longtemps, je n’ai plus besoin de lait de Vache. Je suis sédentaire, j’ai moins besoin de viande. Mais aussi sortir lorsqu’il fait jour, exposer mon corps au froid sans surchauffer mon lieu de vie. Je garde le délicieux souvenir de l’édredon chez ma grand-mère qu’il était dur de le quitter car le poêle était loin…
Oui, je vois à quel point mon corps, le vaisseau de cette existence, a été coupé de la réalité de ce qu’il est trop longtemps.
J’ai ouvert les yeux (les 3) et saisi que je devais respecter ce qui m’entoure et me respecter moi-même dans ce corps qui va me porter le temps qu’il me reste.
Eric De Mains Tenant, le 4/12/2021